CHAPITRE 3
 A.3. le Symposium.
Le thème du Symposium avait été proposé par Kikka Nemo. Et il n'en était pas peu fier. « La Vérité biographique et l'apport inestimable des Biographes, théoriciens et analystes. Sans leur pool point d'œufs-vres. » Car Kikka se voulait tout à la fois biographe, musicologue, historien, sociologue et philosophe. Sa grande théorie était que l'œuvre n'existait pas en elle-même. Même pas pour les interprètes, ces grands prétentiards. Encore moins pour les mélomaniaques, ces ignares romanesques et sentimentalistes. L'œuvre ne commençait d'exister qu'au moment de la première glose (1). En effet, seuls le musicologue, le musicographe, le musicophage, le musicophile ou le musicoteur ont le pouvoir chamanique de donner sens et vie aux pattes de mouche qu'un inconscient - fut-il d'Eugénie - a crotté sur une portée musicale (2). Hors la glose, l'analyse, le commentaire, tout le reste n'était que foutaise majuscule. Pourtant, en son for intérieur, Kikka se vantait d'être également compositeur (méconnu, certes, mais pourtant génial), toutefois, il n'osait le dire trop haut de peur de faire trépasser de désopilade ses interlo(pes)cuteurs (bien que totalement inconscient, Kikka possédait néanmoins au plus haut degré le sens du ridicule. Enfin, d'une forme de ridicule telle qu'il le concevait. Mais par-dessus tout il avait en lui, inné, le sens du ridicule des autres. De tous les autres. Et de tous les ridicules aussi. De ceux des autres. Et pas seulement des ris. Des culs aussi.)
Dans la salle de congrès il retrouvait pour la vingtième fois ses chers collègues et notamment Idéalstandard, un grand Suède distingué, con et prétentieux, auteur d'une classification des compositeurs narrable selon les principes de son grand ancêtre Linné. Recteur-Verseur de l'Université de Houp-Lalla, littérastre au langage châtré, incapable de distinguer un contrebasson d'une flûte à coulisse. A ses côtés, on trouvait généralement l'énorme D. KonÝr, le célèbre critique Vikong (dont le vécu existentiel était, métaphysiquement parlant, toujours aussi désorganisé que de règle chez les musicophages), incomparable dégustateur de bière, doyen à l'usure des critiques d'Art-Scientificque de Palonie, (considéré par ses pairs respectifs comme le meilleur critique parmi les musiciens, et le meilleur musicien parmi les critiques, ce qui lui faisait une belle jambe variqueuse), zélateur du néo-post-romantisme tardif nordique, toujours plongé dans un mystérieux monde sonore qu'il exprimait en une plainte douce et mélopétortueuse, continue, douloureuse, accompagnée de gestes cabalistiques de sa main droite qui dessinait dans un espace surpris et néanmoins charmé, des mouvements kakarajanusiens. Derrière eux trottinait d'usage le petit Valinn Tatalo, Archiglandeur de l'Agagadémie du Septentrion, un Dane au baragouin incompréhensible, photographe ambigu, voyeur autant qu'ouïsseur délicat de doubles croches alambiquées, qui cultivait dans son jardin secret le goût du grand siècle ; il devenait alors un baroqueux furieux, limeur de gambe, (« petit son, mais laid... » avait l'habitude de dire de son jeu la critique collègale fervente et passionnée) violeur de sonate, transpireur d'allegros, conchieur de Courantes, régurgiteur d'élégies ; au demeurant le meilleur des hommes. N'oublions pas Nade Kalsson, un islandois falot et maladroit des mains comme de la tête, dont tous se méfiaient pour sa tendance à confondre les objets qu'il tenait (et notamment les verres pleins de liquides divers) avec les geysers et les volcans de son île natale; solitaire, méprisé de tous, et pourtant Mestre de Conférenceries de Primiaire catégorie, qui ne cessait de polir et repolir un gigantesque traité d'histoire et de technique du lur, cet instrument dont on avait retrouvé deux où trois paires défraîchies dans les houilles gadouesques et givrées de son pays indigène et dont personne ne savait à quoi ils avaient pu servir.
Cette année, l'invité d'honneur était cet incapable de Gallicien de Petit-Paul Petitoutpété la Charnière, sorbonnâstre rabelaisien, sorte de Kikka à la puissance mille, dont l'arrière-train semblait trimballer vingt siècles d'engrais de culture, dont le moindre pet puait la fatuité, le moindre mouvement de la langue l'inexistence existentielle. Il incarnait, non sans élégance, il faut le reconnaître, un post-royalisme d'expression lacanesque, ambassadant en tous lieux sa propre gloire et celle du torchon de concierges dans lequel il déposait inexorablement ses petites crottes lutéciennes. Bref, un personnage bien parisien, comme l'aurait dit Alphonse (Allais), amateur d'opérettes salonnardes et de paires suspendues au mitan de jeunes trompettistes vulgaires.
Pour tous ces gens là, le Symposium était à la fois un honneur et une obligation.
A dire vrai, la présence de ses collègues ennuyait profondément chacun pris séparément et ce qu'ils faisaient là ne les intéressait que médiocrement. Ils n'auraient pourtant pas manqué ce rendez-vous annuel pour un empire et tout le monde se souvenait des exploits de collègues à qui il était parfois arrivé de venir dans des états physiologiques et sanitaires pitoyables (pour ne pas parler de leur intellect agité tel eau croupie.) En effet, il eut été grave pour chacun d'être absent de cette messe folle. Même si tous, en leur for intérieur, considéraient le Symposium comme une « foutue chierie », ne pas y assister aurait signifié qu'ils devaient laisser place à un remplaçant. Or la devise qui trônait en haut à gauche des statuts était claire: « Pro veritas et qui a la chiasse perd sa place. » L'absent risquait donc non seulement de perdre temporairement aux yeux de l'humanité sa situation au mamelon du pinacle de la science, mais plus encore de la perdre définitivement au détriment d'un jeune impuissant qui aurait mieux su se faire mousser... Tous étaient pourtant atteints de menus désagréments organiques et si cette année il était accidentel qu'Idéalstandard soit assis dans une petite voiture d'infirme (il s'était émietté la jambe) et que D. KonÝr ait une rage dentaire telle que sa joue droite avait doublé de volume (ce qui le déséquilibrait et le faisait pencher tout en violant des règles esthétiques qui énervaient ses collègues, plus adeptes de symétries modales bartokiennes que d'effets pluridimentionnels picassiens), on avait par contre beaucoup plus l'habitude de la surdité maladive du Vikong (ses collègues, peu charitables, le surnommaient le sous-beethoven de la banlieue). Encore ne dirai-je rien de la monumentale connerie de Kikka ni du célèbre et inutilement éclaboussant zozotement sémantique de Petit-Paul. Ce qui n'empêchait nullement le premier de bafouiller plus que tous les autres réunis et le second de spéculer furieusement. Malheureusement pour eux (et encore plus pour les indigènes qui passaient à leur portée), le résultat était invariablement le même. Catastrophique.
Après s'être longuement et mutuellement témoignés de l'hypocrite joie qui résultait de l'heureuse conjonction du renouvellement d'une rencontre qui allait permettre - par la florissante synthèse de l'addition de leurs contributions géniales - de faire progresser la Science Universelle Et Notamment Musicale, on s'installa béatement autour de la table de conférence pour écouter le discours accueillifère et prolégomènatique de ce con d'Idéalstandard dont c'était le tour de présider (et ce, malgré les prolepses sifflants et injurieux bien que rhétoriques et murmurés entre les dents des plus hardis des contestataires présents). Ses feuillets à la main, il héla Gustaf Waasa, l'appariteur musclé, afin qu'on l'aide à grimper sur le sommet de l'estrade pontifiante, dans sa petite voiture d'infirme ornée du drapeau suède.
Ce qui promettoit déjà de n'estre poinct de la tarte.
Les congressistes en profitèrent pour entamer un petit somme.
Au premier essai, Gustaf parvint à coincer le plâtre d'Idéalstandard entre sa chaise et le rebord de l'estrade. Réveillés par le hurlement de rage et de douleur subséquent à ladite manœuvre, brutalement captivés par la situation nouvelle qui semblait se concocter sous leurs yeux larmoyants, les amicaux confrères sortirent de leur assoupissement à la vitesse d'un résidu farouche de lavement et chaussèrent tête baissée leurs binocles et autres écouteurs beethovéniques, afin de suivre plus attentivement une exposition non prévue qui promettait d'intéressants développements.
Au second essai, le coadjuteur infirmier s'énerva et suinta sur le parquet trop bien ciré. Il en perdit le contrôle du véhicule ambulancier qui, en une velléité d'indépendance soudaine, roula droit devant lui et ne s'arrêta qu'après avoir déposé son chargement dans les jardinières fleuries qui entouraient la salle.
Gustaf Waasa fut le seul à ignorer cette péripétie, il gigotait jambes et bras en l'air, cul coincé dans un espace intersticiel intelligemment ménagé par un manipulateur coquin entre le bord de l'estrade et l'encoignure de la porte-fenêtre du jardin.
Les cris qui parvenaient des premières victimes du congrès, pour être stéréophoniques, évoquaient plus une œuvre expérimentale issue des transputeurs ircamesques que de chancres de la Chapelle Sixtine (sinon au moment précis de la castrafication des Callas du Miserere tragique).
La tension dans la salle monta de trois-quarts de ton.
Kikka pouffait derrière sa serviette rouge, Petit-Paul pensait que décidément ces sauvages n'avaient aucune classe et qu'ils faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour attenter à son honneur. Valinn Tatalo prenait des notes et D. KonÝr en profitait pour se ramoner des fosses nasales quelque peu encombrées. On rit moins quand l'aide, enfin décoincé grâce aux efforts réunis et néanmoins contradictoires de Kikka et Valinn Tatalo, pantelant et le pantalon déchiré qui haletait d'impatience, s'énerva, et rythma un coup de galoche dans l'estrade. Une vagissante douleur au gros orteil droit en fut le résultat et il partit en claquant la porte et en déclarant que puisque c'était comme ça il allait boire une bière, qu'il s'était fait un tour de rein et qu'il ne fallait pas pousser grand-mère dans les chiottes car elle pourrait s'y noyer. La confusion atteignit alors son apogée avec l'irruption affolée de Notre-Chère-et-Inestimable-Secrétaire. Debout sur sa table Valinn Tatalo prenait des photos, D. KonÝr essayait de remettre en marche son sonotone défaillant, Kikka postillonnait sur Petit-Paul qui en reculant bousculait Nade Kalsson qui heurtait par effet de ricochet, d'un coude précis mais pointu, la joue atrophiée de D. KonÝr. Les hurlements conjugués de ce dernier (glapissements aigus), les gémissements d'Idéalstandard (orfraie outragée) et les petits cris haut-perchés de l'Inestimable-Secrétaire (défloration au troisième degré) créèrent une turbulence telle qu'elle entraîna une pause.
Pour reprendre souffle l'on se tut enfin et Kikka dit qu'il fallait aviser.
Ses collègues conçurent tout aussitôt à son égard une haine brutale, tout aussi ancestrale que celle des chasseurs à l'encontre de l'ours qui interrompt leur partie de plaisir pour leur indiquer, avec une civilité teintée d'un brin de supériorité, la méthode adéquate qui leur permettra de dégager leurs skis du piège qu'ils ont eux-mêmes confectionné.
Alas, comme pour ce pauvre Yorrick, les meilleures choses ont toujours une fin et il fut décidé à l'unanimité moins la voix d'Idéalstandard que l'Orateur-Président lirait sa contribution au bas de l'estrade.
Se voyant privé de son poste honorifique, Idéalstandard tenta en vain de dénégationner autant qu'il le put. Mais conscients de son avilissement nouveau et d'une position de faiblesse dont ils pouvaient maintenant abuser, ses collègues prirent un air innocent et candide, l'un regardant en l'air, les autres sous la table, le pénultième et l'ultime au fond de son objectif photographique et dans son sonotone détraqué (dans lequel il glapissait encore de faibles "Halló.... halló", brefs).
Après un regard désespéré sur le désastre accompli puis suppliant vers la Charitable et néanmoins Secrétaire-qui-n'en-pouvait-mais, Idéalstandard se résigna et déclara la séance ouverte.
En réalité telle une chèvre en rut, expectante, elle bééait depuis longtemps.
B.3. TEMOIGNAGES.
Lettre de Gabriel Fauré (3) à son ami Claudius Lenissius, directeur de l'Ecole du Mercredi à Amandy-le-Mouillé (Gallicie)
Carolfors, 14 Novembre 1910.
Cher Ami,
Me voilà sur le chemin du retour. Partout le même succès comme a dû te le faire savoir ma chère épouse. Il faut toutefois que je te raconte une petite anecdote qui ne pourra qu'intéresser l'amateur qui sommeille en toi. Hier au soir, après la soirée au Conservatoire, j'ai terminé la nuit dans un café avec quelques uns des invités du Directeur. On m'y a présenté un jeune homme que tout le monde ici considère être un grand artiste d'avenir. Figure toi que ce jeune homme est si charmant et intéressant que nous ne nous sommes quittés qu'à cinq heures du matin. Notre conversation a été facilitée par la quantité impressionnante d'alcool que les autres invités ont absorbée. Ses théories musicales sont à l'extrême avant-garde et pourtant - tu connais ma méfiance pour les esthètes révolutionnaires - il me semble bien que j'ai eu devant moi hier au soir l'Avenir en personne. Figure toi un jeune homme mince et de taille moyenne, résolu, lumineux, cultivé et sensible. Après avoir échangé quelques banalités sur l'enseignement (son professeur est un certain Jean Cybélia), nous en sommes venus à évoquer mon concert et il m'a parlé de mes œuvres avec un goût charmant. Il m'a alors présenté les esquisses d'une Symphonie qu'il travaille dans le café même où nous nous trouvions et qui portera le nom de ce café. Il s'agit d'un ouvrage d'une forme nouvelle auprès de laquelle nos pelléastres paraîtront de petits enfants. La dimension en est effrayante mais il semble que la rigueur des idées y soit parfaitement maîtrisée. Les esquisses présentent des motifs d'une grande richesse musicale. Je lui ai demandé de rester en contact avec moi et lui ai promis un grand avenir.
Je t'en reparlerai à mon retour.
Transmets à (etc...etc...)
(Il est probable que Fauré a, en cette soirée carolforsienne effectivement rencontré Heikki. Cette lettre inédite jusqu'à présent a été retrouvée dans les archives familiales de mon beau-père Claudius Lenissius sans aucune annotation. Toutefois, la coïncidence entre le titre d'un ouvrage de Heikki et le nom d'un café de Carolfors ne peut que nous suggérer le nom de Symphonie Cosmica et celui de Cosmos. Tous les spécialistes que j'ai pu consulter confirment mon interprétation à l'exclusion de Petit-Paul Petitoutpété-la-Charnière qui penche pour celui de Rivoli. Comme d'habitude il se trompe et son argumentation (« les poissons sont meilleurs au Rivoli qu'à Cosmos ») ne tient pas debout ! D'autant qu'il a avoué un soir confondre Rivoli avec la Villa d'Este à Rome où peut-être avec Tivoli à Copenhague. Son argumentation reste dans tous les cas insuffisante pour lui permettre d'affirmer avec autant de catégorie que Heikki aurait donc également écrit une « Symphonie Rivolienne. »(3bis)
Extrait du journal intime d'une jeune femme carolforsienne dont on ne sait rien sinon que son prénom était Aino.
« Quelle soirée encore... J. n'a pas cessé de boire et comme d'habitude, vers 11 heures il m'a regardée avec ses petits yeux hypocrites et fuyants et m'a dit d'une voix torse qu'il avait une importante réunion de Symposium. Qu'il aille donc s'enivrer avec ses amis, et faire de grandes phrases sur l'Avenir de l'Art. Oh! Comme je les déteste ! Tous. Maman avait bien raison de me décourager d'épouser un musicien. Ce ne sont vraiment pas des hommes comme il faut.
Et pourtant... Ah! Petit cahier garde bien mon secret... Ils ne sont pas tous ainsi. Et heureusement que j'ai mon petit H. Ah! Comme il est différent des autres lui, si doux, si tendre avec sa peau de fille. Pas comme cet ivrogne qui monte dans ma chambre quand je dors et que je fais de mignons rêves avec plein de petits moutons et tout le toutim. Et qui s'en vient me forcer ma petite serrure avec ses grandes mains rêches, son haleine qui empeste l'alcool et le cigare, son poids, sa brutalité et sa grosse b… Alors que chez H. tout est si mignon. Et il a une de ces façons de vous quémander des mignardises qui vous fait fondre complètement et délicieusement jusqu'au fin fond de la moelle épinière et au creux des genoux et vous contraignent à tout lui accorder...
................TOUT............
Hélas il ne viendra pas ce soir. J. a absolument tenu à l'emmener à son vilain Symposium. Il paraît qu'ils ont un « Problème » particulier à résoudre... Problème mon globe oculaire oui (excuse moi, petit Cahier pour ce vilain mot) je crois que ce ridicule barbouilleur de Postagalène est dans le coup. Ils vont complètement me le gâter.
Il paraît pourtant que c'est le grand musicien de l'avenir. En ma petite forteresse intérieure je souris. Sans méchanceté mais avec beaucoup, beaucoup de tristesse. Avec de tels zélateurs, je pense sérieusement que leur musique n'a aucun avenir.
La prochaine fois que je le rencontrerai je lui ferai bien la leçon. Diplomate ou commerçant. Voilà ce qu'il doit faire. Le vilain petit bouc méchant à sa petite brebis toute rose...
Et maintenant allons vite au lit. Le temps d'un petit rêve avec des tas de petits moutons frisés tout partout et tout le toutim...
Lettre de la poétesse O. à sa mère. (4)
Carolfors, le 12 Décembre 1912.
Ma décision est prise. Entre Lino, Michounou et le petit H., j'ai bien envie de choisir le troisième. Le premier critique mes poèmes et me bat, le second y dépose de la musique et ajoute aux taches de vin de ses manuscrits ses empreintes de culs de bouteilles d'alcool de bouleau, le troisième me fait l'amour six fois par jour. Peu me froid (c'est seulement mon petit H. qui me chaud) qu'il soit orphelin, vicieux, brutal et sans délicatesse, c'est lui qui me plaît. Pourtant on me dit partout qu'il ne fera rien de bon dans la vie. Que ses aspirations musicales sont celles d'un raté, mais je m'en fous, j'aime son regard de braise et sa violence. Pour l'argent que tu me demandes, je crains qu'il n'y ait pas de solution et ne compte plus sur moi. Cesse un peu de râler et de geindre vieille folle. Gâteuse édentée. Il est trop tard pour te plaindre. Tu n'avais qu'à pas me mettre au monde. Pour moi c'est tout réfléchi. Je me tape le musicien cosmique en plus du Lino et du Michounou jusqu'à épuisement de l'un, de l'autre ou des trois à la fois et je saute dans le premier bateau pour la Gallicie. J'aurai ainsi éliminé le plus dangereux parce que le plus tentant. On verra bien lequel des deux autres friqués me suivra et emportera le morceau en fin de compte.
Salut la vieille, à te revoir le plus tard possible.
Ton O.
C.3. IL: impressions au cosmos (a Jacques P.)
Un café-restaurant
de la bière
35 tables
de la vodka
95 compositeurs et une trice
saouls
Ravel fait le Pantoum
et Klami copie
Debussy écrit-t-à sa mère
Satie qui parade
Stravinski c'est sacré
Il chante des Psaumes
Britten s'illumine
Et rêve des copines
Madélius met le feu aux cons
un gin-fizz citron
vide tout le flacon
glisse sur un étron
Un' fille-mère
écout' du Mahler
Debussy prélude
Heikki sonatine
Fauré sonotone
Reger monotone
Le piano Busone
sonne et déconne
Bach la Chaconne
entonne et détonne
trente vodkas-lisses
sous l'plafond résonnent
Cybélia,
Tape Iola,
S'tape Holà!
Et s'décapot'là.
Lenissius
Avec Henricius
S'cherchent les puces
Au bout du prépuce.
Cent bouteilles de vin
L'génie pour demain
Courent les potins,
Toutes des catins;
Garçon fais pas l'con!
Apprends ta leçon,
Tu vas saloper
Cette Salomé
Patron un torchon,
Ou un polochon
Ç'con de Pelléas
C'est un dégueulass'
Moralité : Au début, si la buse honnie verdit le rameau dans la forêt, si belle y a, Roland la suce.
D.3. TEXTES OFFICIELS.
Il a été attribué le 10 Octobre 1912, par décision du Jury un Diplôme de Composition avec la mention Passable à l'élève Heikki KOSKENKORVA pour son ouvrage SONATIINI 1, pour Kantélé, concertina et harmonium à pédales.
En outre il a obtenu les notes suivantes:
Théorie : 6 Orchestration : 5,5
Harmonie : 7 Interprétation : 5
Pour le Jury : MM. Wegelia, Cybelia, Kakarejanus.
Appréciation : Ce travail est celui d'un élève incontestablement doué. Toutefois il ne faut pas dissimuler l'incongruité de l'ouvrage ici présenté qui relève de la provocation.
Commentaire : D'une certaine manière, le jeune Koskenkorva a atteint le but qu'il s'est fixé: réussir à choquer le bourgeois. Notre esprit est large mais si nous avons nous aussi été choqués, nous ne l'avons pas montré. Du moins si peu que c'est quantité négligeable. Il peut nous remercier de notre mansuétude. Toutefois, étant donné le nombre de vrais bourgeois dans notre pays nous sommes certains qu'il réussira dans la vie... au moins à se faire mal voir de tous. D'une manière identique à la méthode employée par la jeune Mary Kanto (5) sur laquelle il y a beaucoup à dire aussi.
Pour revenir à l'ouvrage, il est fait de pièces et de morceaux mais l'habillage dissimule mal la pauvreté des idées qui rompent délibérément avec la Tradition, le Bon Goût et l'Esthétique de nos Bons-Maîtres. On ne fait pas sans danger mortel « tabula rasa » de nos Mestres Et Modailes : Vachenerf, Maindanlzône et Estrasse.
Considérant qu'il fera moins de mal hors de notre digne institution qu'en son sein, nous l'absolvons de ses fautes et impertinences. A défaut de plomb dans sa tête nous espérons par la présente au moins lui mettre un peu de plomb dans l'aile.
(extrait des registres de l'Académie de Musique de Carolfors).
Compte-rendu des journaux:
Le Figaro de Carolfors. En date du 11 Octobre 1912. Article non signé.
Scandale à l'Académie de Musique:
Hier au cours de la remise des diplômes un certain nombre d'élèves se sont fait remarquer à l'issue des délibérations du Jury du Concours de Composition musicale. Quelques énergumènes appartenant - on ose l'espérer - à une minorité de trublions à l'esprit dérangé par de mauvaises influences (étrangères) contraires aux saines coutumes de notre pays ont bassement insulté les maîtres de notre musique Nationale chargés de les éduquer dans le respect de nos traditions. Aux sons de la Marche Funèbre de Chopin et tout de noir vêtus, ils ont déposé devant la table du Jury une couronne mortuaire sur laquelle était inscrit en lettres d'or « A nos défunts Maîtres - Regrets éternels. »
Ils ont été expulsés du sanctuaire des arts sous les huées des représentants du Parlement, des Corps Constitués, de l'Opéra National, de la Critique Nécessaire et Irremplaçable parce que juste et Scientificque, de l'Académie des Sciences et de la Bourgeoisie Capitaliste et Libérale, la généreuse marraine des Arts et des Journalistes Sérieux et Compassés.
Nous ne voulons pas contribuer à l'avilissement général par la délation mais il nous a semblé reconnaître parmi eux Popaul Mifado, Heikki Koskenkorva, la suffragette Mary Kanto et, hélas, le pourtant talentueux Kiki Lahdenhiiri de la NURSERY.
Nous n'en dirons pas plus. Pauvre Carolie. Il ne serait pas étonnant qu'avec une telle jeunesse nous perdions la prochaine guerre. (6)
E.3. horreurs du pays rêvé.
On dit parfois que le pays rêvé souffre d'une maladie congénitale grave qui influe défavorablement sur le caractère de ses enfants : un pessimisme chronique et métaphysique dont les effets sont dévastateurs. On peut constater la véracité de cette croyance populaire dans le succès d'un des dieux les plus bacchiques de la mythologie locale, le dieu Alko, mais aussi dans une conduite autodestructrice évidente. Le plus grave est que cette attitude n'est pas seulement individuelle mais se retourne souvent chez les plus couards (et les moins masochistes, assez rares, il est vrai) contre les autres. On dit aussi que nul pays, sous couvert de les aider et de les préserver ne fait autant d'efforts pour rendre impuissants ses enfants les plus virils. Tout se passe comme si le Grand-Architecte du lieu s'était complu à faire pousser (dans une serre idéale où tout serait prévu, eau pure, chaleur égale, lumière tendre, affection chaleureuse, soins attentifs, bref dans les conditions les plus délirantes d'attentions délicates) les plus belles et rares fleurs du monde. A la veille de leur floraison, au lieu de se réjouir et de tuer le veau gras pour célébrer l'événement, comme saisi d'un vertige, il semble s'en désintéresser brutalement. Il néglige alors de les arroser, éteint la lumière, cesse de les nourrir, laisse pénétrer un froid mortel et s'absorbe dans la seule contemplation morose et satisfaite de leur dépérissement rapide. Sa mauvaise action accomplie vous le voyez avec stupeur se tourner vers vous et impuissants l'écoutez vous prendre à partie pour vous expliquer:
« Vous voyez bien qu'en ce pays rien ne peut pousser, fleurir, mûrir et que toute graine, aussi prometteuse soit-elle n'est destinée qu'à la mort et à la putréfaction... »
Et alors que vous contemplez le désastre, encore abasourdi, vous le voyez qui retrousse ses manches, crache dans ses mains, arrache à grande brassées les foins secs, rallume les lumières, ouvre le chauffage, fait couler l'eau et ne s'intéresse plus qu'à la préparation minutieuse d'un humus supérieur au précédent comme si tout cela n'était qu'un jeu, infernal ou prométhéen comme vous voudrez, cycle éternel qui consiste à préparer de grands desseins d'autant plus prometteurs qu'il faudra de grandes catastrophes d'autant plus catastrophiques pour les annuler. Car seul l'anéantissement peut ouvrir la voie à de nouvelles promesses...
Cette théorie trouve un exemple dans l'admirable phénomène des néopédophiles du pays (49% de la population, - représentant 78% des actifs aux postes de commandes - avec dans ces 78%, 85% de Kikkas), admirateurs inconditionnels de la seule enfance géniale et qui s'opposent au conservatisme des traditionnels (51%, en majorité des petits et grands bourgeois dont 10% d'autodidactes. (7)
Les habitants du pays rêvé considèrent généralement qu'il n'existe que deux catégories de personnages intéressants: les « Enfants Terribles » et les « Grands-Vieux-Messieurs. » Mais à choisir entre les deux, ils se montrent alors résolument néopédophiles. Des dépisteurs spécialisés sont rétribués pour découvrir et sélectionner parmi eux les génies en herbe et ont pour mission de s'occuper d'établir leur réputation dans les délais les meilleurs. Ce qui n'est guère difficile car tout le monde joue le jeu du mieux possible, aussi bien l'homme de peu que le responsable politique au plus haut niveau. Et ils n'ont alors de cesse que la rue puis la ville, le pays voire le monde entier ne se tournent vers eux pour admirer leurs richesses, vagissantes gratis pro néo.
Cette attitude envers le monde extérieur est sans doute étrange, mais nous étalerons plus tard assez largement sur cette tartine.
A peine sorti du berceau, l'Enfant-Terrible-Nouveau qui a été dépisté (vers le 15 novembre) par des journalistes de génie (comme notre Kikka Nemo) a droit à tous les égards dus à son rang. Tout d'abord, il prend la place du dernier Enfant-Terrible-Officiel, en général un petit vieillard de trente ans à la carte vermeille bourgeonnante donc inutilisable car trop bouffé aux mythes. Oh! on ne lui fait pas de mal. On se met soudain à l'ignorer tout simplement. On le jette dans la Boîte-à-Oublis des journaux, on lui accorde une Bourse-de-Consolation susceptible de le conduire jusqu'à la retraite sans totalement crever de faim. Dans le meilleur des cas, on le colle dans une niche (ce qui permet de le ressortir dans certaines circonstances après l'avoir dépoussiéré voire dans les grandes occasions totalement repeint). Dans le pire des cas on l'y oublie jusqu'au complet ensevelissement sous les détritus divers et les toiles d'araignées. Le nouvel Enfant-Terrible qui lui succède garde alors pour lui tout seul l'immensité de la cour de récréation afin qu'il puisse s'y ébattre plus librement. Les plus beaux jouets de ses prédécesseurs lui sont offerts et comme eux sa première tentative sera de vouloir les casser menu. Le pauvret ne connaît ni la valeur des choses, ni même leur mode d'emploi. Mais comme il est doué, il s'adapte parfaitement aux jouets (ordinairement robustes, rustiques bien rafistolés et repeints à chaque passation de pouvoir.) A force d'usage, lesdits jouets acquièrent d'ailleurs de telles habitudes et réflexes, que certains mauvais esprits ne craignent pas de leur attribuer même une forme d'intelligence propre qui, si on les croit, ne serait pas négligeable en la circonstance, au point que personne - et pas même le joueur - ne se rend tout à fait compte que c'est l'objet qui joue de l'enfant et non le contraire. Et tout le monde applaudit. Et l'Enfant-Terrible de se rengorger. Après quoi, tous les Kikkas du pays écrivent de beaux articles stupides et on murmure en Haut-Lieu qu'il doit être possible d'acheter à l'Enfant des jouets plus prestigieux, hors des frontières du pays.
A l'étranger, on commence maintenant à connaître les Enfants-Terribles de Carolie. Certes, en traversant les Mers Lointaines et les Grands Océans, certains d'entre eux se sont noyés. Mais ils sont rares. D'abord parce qu'ils ont presque tous du talent, ensuite parce que les indigènes du Grand-Monde souffrent eux-aussi de néopédophilie et que pour leurs philanthropes du futur, les néophiles les plus enthousiastes (comme le Petitrouduc la Cafetière déjà évoqué), il importe beaucoup que l'objet de leur vénération soit originaire de l'Au-delà-des-Frontières et, si possible, de certains Lieux-Estranges. Ces esthètes au nez délicat méprisent les prophètes ruraux. Ainsi des compositeurs d'une classe moindre de celle d'Heikki ont-ils séduit les foules bigarrées du Grand-Monde. Ainsi, les scènes des Grands-Opéras ont-elles été conquises par des chanteurs polyglottes de deux mètres et quelques escarbilles dont la voix semblait provenir des profondes cavernes de leur pays. Ainsi une foule de petits chefs d'orchestre blondinets et angéliques se sont-ils succédés sur les podia les plus élevés non sans que quelques-uns ne se cognent la narine dans le pupitre et ne repartent la baguette entre les jambes.
Ce grand voyage dans les Pays-Lointains est le seul avenir des Enfants-Terribles. Une chance sur laquelle ils doivent sauter haut et fort sans perdre une seconde. D'abord parce que la foule a vite besoin de nouvelles idoles et que « tôt passe le passe-temps qui passe tôt. » Ensuite parce qu'existe le Grand-Risque : celui qu'arrive un jour où quelqu'un s'aperçoit qui vraiment, du jouet ou de l'Enfant, manipule l'autre.
Ainsi coulent les beaux jours hétaïriques des Enfants-Terribles, dans le stupre et la déliquescence cosmopolites des mass-média en folie, des cocktails sirupeux, des radiophones délirants, des journaleux kikkaïques, des télésuperviseurs sponsorisés, des Sonys et des Warners, des lendemains qui chantent, des comptes en banques suisses tôt en cloque et qui fausse-couchent tout aussi vite.
De jours en lendemains, ainsi vont leurs petites affaires.
Et c'est au moment où ils s'y attendent le moins, que leur situation leur paraît la plus enviable et qu'ils voient venir le Beau-Temps-de-la-Maturité-Facilement-Acquise que se produit alors le drame : le Massacre des Enfants-Terribles. Peu nombreux sont ceux qui en réchappent. Certains croient pouvoir fuir dans les Estranges-Pays qui les ont accueillis naguère et y trouvent un refuge temporaire, château de carte prêt à s'effondrer le jour où, sevrés de l'amour de la Mère-Patrie ils voudront reposer le pied sur le sol chéri. Quand ils rentrent au pays pleins d'une confiance infinie en leur Dossier-de-Presse gonflé de Photos-d'Art. Las! A peine remis des fatigues de leur voyage ils s'aperçoivent de leur isolement fœtal. Les gazettes n'ont que faire de leur retour, emplies qu'elles sont des exploits de nouveaux Enfants-Terribles. Et eux, pauvres mignons tout plein, au lourd passé chargé de fabuleuses réussites, quand ils cherchent à faire valoir leurs droits au soleil de la Une, on les ignore. Et même quand le miracle se produit qu'un plumitif en mal d'inspiration accède à leurs suppliques, c'est en un entrefilet de trois lignes en quarantième page, non signé, entre une publicité pour papier toilette et une photo de centagenaire anonyme. Et pourtant ils crient, ils se débattent, vaquent à des occupations qui leurs semblent tout aussi prestigieuses que celles qui les ont menés au faîte de la Gloire Immortelle et en tous cas beaucoup plus sérieuses que les a-gaga a-rheu a-rheu de leurs Petits-Rivaux. En vain ils s'ébrouent dans les Lieux-Publics, ils communiquent de presse, ils grimpent aux cimes. Tout comme les bovines grenouilles paradent dans l'huile de la poêle ménagère ils subissent la dure loi de la vie et d'auspices favorables en hospices de vieillards courent vers leur fin finale. Même Kikka, LEUR Kikka les ignore! Les snobe ! Hautain dans les brodequins à hauts talons dorés et incrustés de corindons qu'il s'est payé sur leur dos ! L'immonde ! Cloporte parasite faiseur de lard pour l'art ! Lui qui ose croire et dire que la vie artistique s'organise autour de lui ! Plus encore, qu'elle n'existe que par lui ! Que grâce à ses immondes glaviots journalistiques ! Lui, le tueur de talents, l'écrabouilleur d'intelligences plus éminentes que la sienne, le croque-mort de chefs-d'œuvre ! Mieux encore, tandis qu'ils lui offraient leur sueur et leur sang afin qu'il puisse atteindre son règne de gloire de Roi-des-Critiques, il les rejette maintenant comme oripeaux honteux ! Il les dénigre, les mauvaise foi, les regarde-sous-son-lorgnon, les vilipende haut et court ! Ou pire, les reconnaît plus, les regarde de haut et de travers, les salue plus, les tue méchant plus-bas-que-terre, les piétine insidieusement sur le paillasson et le racloir à crotte, les rejette dans la géhenne d'où ils n'auraient jamais dû sortir !
Le vilain !
Alors, enfer pour les uns, purgatoire pour les autres, commence la Maturité-Sournoise. Le travail anonyme. Les PetitsMatinsBlêmes. L'EncoreUneTasseDeCafé, l'EncoreUnVerreDeJaja, l'EncoreUneCigarette, l'EncoreUnePetiteTrahison. Jusqu'à ce que le dernier lambeau de vestige de défroque pâlie et déchiquetée d'Enfant-Terrible soit tombé. Qu'ils soient nus, Dégrisés. Avilis. Moins que rien...
C'est à partir de cet instant, et seulement maintenant, que peut parfois se produire la Rédemption-Ultime. Après que tout le monde aura accepté d'oublier les gazouillis passés, l'injure du Talent-Sublime-Naissant aux Vieillards-Stupides-mais-Puissants.
Pour certains elle arrivera trop tard. Quand ils seront déjà encercueillés. Bénis et enracinés.
Pour les plus chanceux, les gris passeurs de muraille, les repenteux tremblotants, les sans-couleurs, les résistants au cancer, à la cirrhose, à l'anonymat débilitant et en même-temps les tenaces, les rageurs, les patients de la vie, les kaléidoscope des modes, les borgnes au pays des aveugles, pour ceux-là peut toujours commencer un nouveau pari. Devant eux des virginités champs-élyséennes s'entrouvrent dans l'attente d'un viol rédempteur et fécondant: entre les jambes maigres de la Vieillesse-Glorieuse, dans la lutte pour le podium suprême, l'entrée dans le vagin desséché de l'Académie des Uniques, pour conquérir la place du Vieux-Grand-Homme qui ne sera libre qu'à la mort de l'Ultime-d'Entre-Eux. La course au Panthéon des Presque-Morts-Glorieux. La tête chenue dans les cieux, les pieds dans la gadoue, les bourses flasques et l'Œuvre-Admirable, l'Héros-de-la-Patrie-Reconnaissante, le Discoureur de Chrysanthèmes, l'Apothéose-du-Te-Deum et de la Cantate-Anniversaire, le Représentant-Officiel, l'Enfeuillé-du-Dictionnaire, l'Arbre-Qui-Cache-la-Forêt, le Trouduc-Du-Premier-Rang. POUSSEZ PAS TROP PAR DERRIERE. Pas pressé du tout de laisser sa place. De tomber chenu dans le trou. Ou du moins pas avant l'autre, le Kikka ou le Petit-Paul, le sale merdeux qui serait encore capable de les nécrophager avec ses notices toutes prêtes depuis cinquante ans dans ses fichiers pourris pleins d'élégies merdiques...
Choléra... !
NOTES
1 « Tu gloses, tu gloses! » (Zazie du Métro), « Glose à mon cul, ma tête est malade » (Quand-Jules Mataire), « Quand j'entends le mot glose, je sors mon revolver » (Caporal le Penochet: Constitution Antinationale, article 3), « Tout çà c'est à glose de moi. » (Fiérot le pou)
2 « La portée est au compositeur ce que les poussins sont à la mère-poule » aime à répéter Trissotin la Pissotière pour emmerder Kikka.
3 Composeur de musique.
3bis Note perdue dans le bordel des paperasses (Note de l'Imprimeur)
4 Mot illisible. Sans doute « tête » ? (Note discutée au Colloque sur proposition de la Chère-Secrétaire-qui-ne-tape-pas-n'imprte-quoi-dans-son-compte-rendu-des-Actes (quel vilain mot)-du-Colloque.)
Retrouvée par Idéalstandard et vendue cinq Eculs Caroliens à ce radin de Kikka un soir de beuverie. Ce dernier a réussi à lui refiler un faux billet de Monopoly. Et s'en vante encore. (Propos rapportés par Nade Kalsson qui, saoul (la table) a pris une photo - floue - de la tractation. On reconnaît les comparses à leurs chausses.)
5 Mary Kanto, femme-compositeur (ou doit-on dire compositeur-femme? Ou encore compositrice? Ou femelle qui se bas-bleute aux mouches sur la portée ? On ne le sait même pas. C'est un comble !) C'est à son propos que notre Maître à tous le Pasteur Angie Lund a dit un jour: « La place des femmes n'est ni au pupitre d'un orchestre, ni devant une feuille de papier musique. C'est au lit. Et quand elle est vieille et décrépie, si elle insiste pour posséder un piano, qu'on lui offre celui de ses fourneaux. » Hélas pour le digne prédicateur, Mary Kanto a bien réussi dans la vie et elle règne en maître (ou doit-on dire « en maîtresse »?) sur l'Institut Régional des Compositrices et Artistes Méritantes (I.R.C.A.M). et dans les opéras du Bourg de la Reine.
6 Le scripteur anonyme ne se trompait pas. C'est au cours de cette guerre que l'on perdit toute trace de Koskenkorva. Mais on ne peut affirmer sans crainte d'être contredit qu'il y eut une quelconque relation de cause à effet entre ces deux dramatiques événements. Comme on le verra plus tard.
7 Sondage effectué par le quotidien le Figaro de Carolfors, portant sur un échantillon représentatif de 845 personnes actives et conscientes ce qui excluait les ouvriers, les enfants en bas âge, les femmes au foyer et les vieillards cacochymes. Parmi l'échantillonnage représentatif, on notait, 7% de professeurs d'Université, 10% de journalistes, 2,5% de politiciens honnêtes, 7,5% de politiciens véreux, 4% de hauts-fonctionnaires, 2% de bas-fonctionnaires, 11% de maitresses entretenues diverses, 4,75% d'Enfants-Terribles, 0,57% de Vieux-Grands-Hommes, 7% de professionnels associés, 1 ours, 8% de femmes mal-mariées, 3% de lecteurs, 0% de non lecteurs, 22% de coureurs automobilistes champions du monde de rallyes, 3 émigrants, 25% de pasteurs, 3 basses d'opéra, 2 skieurs de fond, 30 bouilleurs de cru, 100% de nokiactionnaires.
Le 4ème chapitre le 1er avril..............................................retour au HAUT de la page
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