Ponty - Lenissois - Chautemps - Texier (Photo Le Quérec - sans autorisation - trouvée sur Internet)
Claude Lenissois : Aleatorica blues (fin) - Quintette Gilson - Ponty - Chautemps - Téxier - Vilar - Solistes de Paris dir. Hanri-Claude Fantapié.
Aleatorica blues : École Normale de Musique (photo Jean-Pierre Leloir)
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Jazz
(Rédigé par Heikki Koskenkorva Jr.)
Claude Lenissois (parfois faussement orthographié dans la presse people Lénissois), a sévi plus particulièrement dans les années soixante.
Il est né de sa rencontre avecJef Gilson qui fut heureux de trouver en cet étudiant désargenté un nègre parfaitement complémentaire. Lenissois n'avait que de très vagues notions de jazz, Gilson était un jazzman enthousiaste, pianiste limité, compositeur original dans ses trouvailles mélodiques et harmoniques, mais tout aussi limité dans sa technique d'écriture et dans l'utilisation de ses thèmes. Il avait un autre avantage, son nez, fort long, et son talent de découvreur. Ainsi, après quelques années obscures de jazz semi professionnel, il avait réuni un groupe de jeunes musiciens (Tabarnouval, Caron, Téxier) auquel Lenissois rajouta les bas-fonds du 5ème Régiment du Génie (Di Donato, Lubat, Ponty, Lespagnol, Burtin) et quelques transfuges des Solistes de Paris (Martin). Cerises sur le gâteau, Gilson en profita pour couronner le tout avec des déjà "grands" comme Chautemps, Jeanneau, Vitet et quelques autres.
Le duo Gilson-Lenissois fonctionnait ainsi pour les compositions: Gilson donnait à Lenissois un thème et sa grille et lui demandait d'en tirer une composition selon des principes de polytonalité et une certaine liberté formelle. Puis il allait se coucher et Lenissois, moyennant une cafetière pleine remettait l'objet au petit déjeuner.
Quand le duo s'attaquait à l'écriture d'un article, l'opération était identique. Le soir, ils discutaient, Gilson donnait des références historiques jazzistiques que Lenissois ne connaissait pas, puis il allait se coucher.
Tout cela fit que Gilson dormait normalement et Lenissois buvait beaucoup de café.
Gilson, en grande partie par paresse, faisait confiance et ne vérifiait jamais le résultat de l'accouchement nocturne, ce qui entrainait parfois quelques surprises et désagréments quand il écoutait l'enregistrement de l'oeuvre terminée ou quand il lisait l'article imprimé dans la revue. Lenissois ayant l'habitude de détourner l'objet initial et de l'adapter à son originalité cervicale et auditive.
Le duo fut actif de 1963 à 1967, quand Lenissois se mit en hibernation pour laisser la place aux Solistes de Paris. L'orchestre Gilson avait participé à de nombreux concerts, avait fait trébucher de nombreux danseurs sur ses mesures à cinq et sept temps, animé des boites à jazz parisiennes, participé à des festivals (Antibes, San Remo, Comblain-la-Tour), enregistré quelques disques qui - à défaut d'être des succès de vente - eurent une forte résonance critique ( L'Oeil vision, Enfin!, Jazz à Gaveau, Jazz pour Dieu, etc.). En même temps, Lenissois enregistrait des musiques pour des films publiocitaires, arrangeait des accompagnements de chanteurs, participait à des séances de variétés, d'opérette, de chanteurs et chanteuses ses espagnols et russes, bref le traintrain de la soupe en studio qui vivait ses derniers beaux jours. Indirectement, cette époque eut une forte influence sur la formation d'Henri-Claude Fantapié, qui en est sorti regaillardi et enrichi de ces expériences humaines et musicales nouvelles.
Jazz-Hot
Parallèlement aux activités musicales, Lenissois écuma les pages de la revue Jazz-Hot, de 1963 à 1967. Ses écrits soulèvent les mêmes critiques que HCF évoque dans son blog quand il parle des critiques en général. Provocateur, utilisant une langue encore moins parfaite que celle que vous essayez de lire ici, il souleva des tollés et des prises de position passionnées de la part de ses lecteurs et des musiciens qu'on retrouve dans la revue et qui ressortent aujourd'hui encore, tel cet article sur le premier concert parisien d'Albert Ayler.
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