Le Paradou, à l'Observatoire de Nice - 1941
Classe de 11eme - Lycée de Nice - année 1944-45.
5° Génie à Versailles - Tambour major: adj. Louveau - 1964
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mini-bio
(rédigée par le Wanha Koskenkorwa, de l'Université de Carolie)
La famille
Né le 9 septembre 1938 à Nice, Boulevard du Tzarévitch, de Cécile née Guignier et Georges Fantapié, dans une vieille famille niçoise, immigrée du Grand Duché de Toscane à la fin du XVIIe siècle. Aux XIXe et XXe siècles, la famille enrichie de produits locaux (Faraud, Pichon, Cortelazzo) et estrangers (une grand-mère Riesterer, d'origine allemande, une autre née Gaudin, d'origine nissarto-anglaise), comprenait de nombreux musiciens professionnels (les frères Cortelazzo, compositeurs, chefs d'orchestre et interprètes, directeurs d'un Casino, les Pichon, éditeurs de musique, le grand oncle César, violoniste qui part à quatorze ans pour Prague, puis à Marseille, passant des brasseries aux orchestres symphoniques de ces villes, avant de finir chef d'orchestre du Kursaal à Paris l'hiver, à Vichy l'été et auteur de chansons militaires, sa sœur, la redoutable grand-tante Ida, directrice de l'Institut Blanche de Castille, avec son troupeau de princesses roumaines et d'héritières brésiliennes, sa tante Blanche, pianiste habile, mais au caractère en fer forgé. Somme toute une famille un peu spéciale et originale, comme toutes les familles d'ailleurs.
Georges, le père, aîné de cinq enfants, dont il se sent vite responsable, est marqué par une enfance semi-champêtre passée à l'Observatoire de Nice, sur la colline surplombant la ville, où son propre père est météorologue. Cécile, la mère, a fait des études de droit, s'est mariée tôt puis remariée avec Georges. C'est la fille de Claudine, londonienne d'origine niçoise qui est arrivée à Nice, veuve, avec ses trois enfants; Elle apprend le français en quelques mois en lisant Les misérables, aidée d'un dictionnaire et enseigne l'anglais aux princesses (plus pour longtemps) de l'Institut Blanche de Castille.
Les études
4 ans : Jardin d'enfants du Lycée de Jeunes filles, Garde le souvenir de ciseaux à bouts ronds qu'on lui confisque quand il veut couper les cheveux de la petite fille assise par terre devant lui.
5 ans : classe de 12ème au Lycée de garçons de Nice avec Madame Pontremoli (cour à gauche de l'allée d'honneur), il ne quitte le lycée que treize ans plus tard, muni d'un bac série philo (mention passable), n'ayant pas l'impression d'avoir appris grand-chose en passant par les trois autres cours de l'établissement et terminé au premier étage dans la seule classe qu'il appréciera, celle de Monsieur Woelffel, professeur de philosophie, amoureux de littérature et grand cinéphile devant l'éternel,
Études musicales
à sept ans, il hésitait entre son désir d'être plus tard pompier, pilote d'avion de chasse ou nègre américain. À onze, il sera footballeur. À quatorze ans, il commence l'étude de la clarinette au Conservatoire de Nice et désespère de parvenir à boucher correctement les trous de l'instrument et de ne pas pincer bec et anche avec la mâchoire. Son détaché est particulièrement pâteux. Il sortira avec un second prix en 1958. Depuis deux ans, il fréquente parallèlement l'Académie de miusique Prince Rainier de Monte-Carlo. Son directeur est Marc-César Scotto, ancien chef des Ballets russes à Monte-Carlo et il y enseigne la direction d'orchestre à cinq fondus, deux maîtres de chapelle de Nice: Yves Peigné et Léon Garnier, accompagnés de Jean Didier et de Fantapié et à sa propre fille. Les concerts ont lieu avec les musiciens de l'Orchestre national qui lisent également les travaux de composition et d'orchestration (le point d'orgue est le concert donné à l'occasion du mariage avec Grace Kelly, codirigé par les élèves). Parallèlement, Fantapié suit les cours de musique de chambre (avec Marcel Gonzalès) et de chant (avec Lucien Marzo),
En juin 1958, il passe le concours d'entrée au Lycée La Fontaine à Paris, ses parents préférant cette préparation au professorat à des études musicales de direction qu'ils considèrent – expérience familiale – comme trop aléatoires.
Paris et la suite
La suite est de notoriété publique. Paris, la classe d'Eugène Bigot, lauréat au Concours de Besançon en 1959, les études de composition à l’École Normale , avec Henri Dutilleux, les premiers concerts. Il suffit de consulter Gala, Voici, Point de vue, Paris Match, le Figaro, les archives du Fouquets pour se faire une idée du monde de rêve qui va se prolonger pendant des décennies bling-bling.
Quelques faits et dates
1963-65 : Service militaire dans la musique de la Place de Paris, à Versailles-Satory (5e Génie - prédestination ? - devenu 5e R.I.M.) avec nombre de coréligionaires musiciens ayant nom Fontanarosa, Wiéner, Gualda, Ponty, Di Donato, Fontaine, Lubat, Bachelet, Sapin, etc. Il descend les Champs-Elysées (moins fatigant que les remonter, mais du fait de l'entrainement dû à la force d'aspiration dite de la Place de la Concorde et du Métro, il les descendait avec quelques mètres de retard sur le dernier rang, à cause du poids (et du souffle) exigé par son saxophone basse.
Ses activités dans les domaines de l'orchestre, des variétés et du jazz étant présentées par ailleurs par plus compétent que moi, je me contenterai d'ajouter qu'en 1965, la ville de Noisy-le-Sec lui confie la création d'une école de musique qui deviendra, en 1969, un Conservatoire municipal agréé, ce qui mettra un peu de beurre dans des épinards parfois amers.
Tout comme son activité de chef d'orchestre l'avait conduit à des responsabilitée au sein du Syndicat National des Chefs d'Orchestre (saluts posthumes à ses aînés Henri Poussigue, Robert Blot, Albert Wolff, André Girard, Richard Blareau, Pierre Ménet, Jacques Météhen, Léon Algazy...), cette activité de directeur de conservatoire va l'entrainer avec une même inconscience à accepter des responsabilitée départementales, nationales, internationales, dans celui de l'organisation de l'enseignement et des activités musicales pour les jeunes puis pour les amateurs (salut posthume à Marcel Landowski, interlocuteur dans ces différents domaines, à Maurice Gévaudan et à tant d'autres, y compris les rares survivants, en particulier au complice Jean-Jacques Werner). Les boursiers africains désireux de recevoir une formation diplômante viennent également à Noisy-le-Sec, pour se perfectionner dans les domaines instrumentaux, d'écriture, d'administration et de direction.
En 1982, les Solistes de Paris, donnent leur dernier concert à l'étranger, dans la Mozartsaal du Konzerthaus de Vienne et liquide ses derniers contrats en France. En une vingtaine d'années, l'orchestre a donné près de 600 concerts, joué un peu partour en Europe et en Afrique, participé aux plus importants festivals, accompagné quelques-uns des grands solistes de son époque, enregistré quelques disques, découvert de nombreuses oeuvres du Baroque, lancé quelques uns des bons solistes d'aujourd'hui et créé pas mal de compositeurs du siècle. Mais, dans les années quatre-vingt, yennamarr' de la course aux concerts, aux subventions, aux missions, aux règlements administratifs, aux musiciens passionnés, yennamarr' de tout cet environnement aculturé... il est temps de passer à autre chose...
Cet autre chose se passe dans la création de la Jeune Philharmonie de Seine-Saint-Denis qui existe - parfois contre vents et marées, jalousies de collègues, stupidités d'irresponsables administratifs de villes, du Conseil Général ou du Ministère, mais avec le soutien de quelques directeurs, des professeurs et des élus communistes du département. Conçue en 1975, la JPSSD existe encore, avec des moyens dérisoires. Concerts et stages de vacances se succèdent, entrecoupés de tournées, en France (toute l'Ile de France, la Bretagne, la Côte d'Azur, les Comités d'entreprise, Touristra, Oposito...) et en Europe (Grande-Bretagne, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Suède, Finlande, Italie...). Un orchestre de chambre semi-professionnel naît même en son sein : DIONYSOS, qui joue presque dans la cour des grands, mais est assassiné par le nouveau Conseil Général de Seine-Saint-Denis, en 2008, en ayant juste eu le temps de faire ses preuves.
En même temps, HCF intervient à la radio, dans des revues, dans le dictionnaire Larousse, dans ses programmes de concert, pour défendre et faire connaître la musique finlandaise. A la demande de l'Union des compositeurs finlandais, le Président de ce pays l'élève au titre de Chevalier de l'Ordre du Lion de Finlande, unique médaille qu'il accepte de recevoir et dont il est fier, car elle a été demandée à son insu par des collègues.
Il est temps de passer la main. C'est Jean-Philippe, le successeur à Noisy-le-Sec et temporairement au Département, qui prend le relais de l'orchestre et des activités avec la Compagnie de Théâtre de rue OPOSITO, Le nombre de concerts se réduit. La JPSSD, qui en donnait une trentaine ou plus chaque année, se calme, la classe de direction d'orchestre qu'HCF avait ouverte au Centre Polyphonique de Paris en 1980 devient une activité parallèle qui se partage entre Noisy et Chézy, sans jamais réussir à décourager les postulants, toujours aussi nombreux et d'origines toujours aussi diverses. HCF fait des bilans, écrit, mais diminue ses participations aux nombreux colloques sur la direction, la musique finlandaise (et nordique), la vie musicale à Nice.
En 2009 et 2010, il plante (entre autres) un olivier bicentenaire, un bigaradier et un citrus.
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